Traduit et adapté d’un article du site UX Movement
Dans le développement d’une interface, ce que « disent » vos boutons est aussi important que leur apparence. L’utilisation de mauvais mots entraîne de la confusion et une perte de temps chez les utilisateurs.
Voici cinq règles pour vous aider à choisir les bons mots et rendre vos boutons plus efficaces.
Règle 1 : des verbes d’action
Les étiquettes de vos boutons doivent inciter les utilisateurs à agir avec des verbes d’action. Lorsque les utilisateurs lisent un verbe d’action, ils savent ce que fera le bouton.

Dans l’exemple ci-dessus, les utilisateurs doivent lire la boîte de dialogue avant de pouvoir agir. S’ils lisent mal, ils risquent d’appuyer sur le mauvais bouton. Cela rend l’action plus risquée et demande un effort de réflexion à l’utilisateur.
La variante ci-dessous masque le message de la boîte de dialogue afin que seuls les boutons soient visibles. Les boutons avec un verbe d’action sont clairement plus efficaces.

Règle 2 : un signifié précis
Chaque verbe d’action que vous utilisez a une connotation spécifique. Si votre signifié n’est pas précis, les utilisateurs peuvent mal interpréter ce que fera le bouton.
Par exemple, en anglais, les mots «delete» et «remove» ont un sens similaire, mais une connotation différente. «Delete» implique que le bouton effacera l’élément. «Remove» implique que le bouton séparera l’élément d’un groupe. L’utilisation de ces mots dans le mauvais contexte peut inquiéter les utilisateurs lorsqu’ils appuient sur le bouton.

Concrètement, dans une liste de lecture audio, l’étiquette «delete» fait penser aux utilisateurs qu’ils vont perdre leur chanson. Cette diction est fausse car ce n’est pas ce qui se passe. L’étiquette «remove» est plus précise car l’action retire le morceau de la liste de lecture, mais ne le détruit pas.
Règle 3 : un langage spécifique à la tâche
Une étiquette de bouton vague et générique provoque une incertitude chez les utilisateurs. Ils ne savent pas ce que fera le bouton car l’étiquette ne le précise pas. Les utilisateurs doivent connaître le résultat de leurs actions, et seul un langage spécifique à la tâche peut le faire.

Pour illustrer, les mots « envoyer » ou « soumettre » sont des termes utilisables pour la plupart des boutons. Mais cela les rend vagues et génériques.
En revanche, le mot «publier» est spécifique à la publication en ligne. En conséquence, les utilisateurs savent clairement que l’application publiera leur avis au public après avoir appuyé sur le bouton.
Règle 4 : une forme impérative concise
Trop de mots sur une étiquette de bouton compliquent aussi le message. Lorsque vous utilisez la forme impérative de manière concise, vous réduisez le nombre de mots et simplifiez la lecture du libellé du bouton.

La forme impérative concise transforme les phrases verbales en commandes. Cette forme vous permet de supprimer le sujet et les articles inutiles.
Les utilisateurs feront davantage confiance aux boutons et les comprennent mieux. Cela leur donne la certitude que le bouton exécutera l’action prévue, ce qui facilite leur prise de décision.
Evitez toutefois les termes d’instructions qui indiquent aux utilisateurs comment utiliser leur appareil. Une erreur courante consiste à utiliser «cliquez ici». Ce terme est redondant pour l’utilisateur. Il sait déjà qu’il doit cliquer ! Ce qui l’intéresse, c’est ce que ce clic va produire comme résultat. À la place, utilisez plutôt des verbes qui décrivent l’action pour inciter les utilisateurs à «cliquer».

Règle 5 : une casse de phrase
La capitalisation de votre bouton exprime votre ton aux utilisateurs. Le ton n’est pas ce que vous dites mais comment vous le dites. Cette expression crée une réaction émotionnelle chez les utilisateurs qui les acceptent ou les repoussent.

Gérer les majuscule comme dans une phrase transmet un ton convivial qui invite les utilisateurs à appuyer sur le bouton. Lorsqu’ils lisent vos boutons, ils ont l’impression que quelqu’un leur parle d’une voix naturelle car ils sont plus familiers avec ce type de traitement des capitales.
En revanche, la capitalisation complète a un ton plus formel. Cela semble impersonnel et rend vos boutons moins attirants. Cela donne aux utilisateurs l’impression que quelqu’un leur parle d’une voix guindée. La casse du titre rompt le flux de lecture naturel et distrait les utilisateurs du message sous-jacent.

Un style tout en majuscules transmet une tonalité forte. Les utilisateurs ont l’impression que quelqu’un leur crie d’appuyer sur le bouton. De plus, il a également une lisibilité inférieure en raison du manque de forme des mots. Le manque de contraste de forme le rend aussi moins accessible aux utilisateurs dyslexiques.
Un style tout en minuscules transmet un ton décontracté et paresseux dans une voix marmonnante. Cela donne aux utilisateurs l’impression que personne ne prête attention à la conception. Les utilisateurs peuvent ressentir un manque de professionnalisme et moins faire confiance au bouton.
Ces cinq règles augmenteront les chances que vos boutons aboutissent à une action. Les utilisateurs n’auront plus d’incertitude lorsqu’ils liront vos boutons mais de la motivation pour prendre les bonnes décisions.
